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L’équi-coaching ? Ah mais qu’est-ce que c’est que cette arnaque, encore ? Ça sonne comme le titre d’un team building sans fondement, ni objectif autre que contempler son propre nombril. Une morne traversée du temps, une simple aération de l’esprit (ah, mais… cela trouve déjà un intérêt à mes yeux), le déplacement quelque peu décalé d’une équipe (ou d’un individu) dans un environnement inattendu et en mouvement (voilà qui devient intéressant !), une expérience vécue de l’intérieur et dont les interactions sociales et l’écoute de l’autre sont le cœur… Finalement, si on creuse un peu sous la plate surface d’un terme à la mode, il y a de la matière, et de la belle matière.
Et cet équi-coaching, je peux me vanter de le connaître. Il est pour moi une évidence, car il lie très étroitement mes deux professions. Si ses champs d’applications sont multiples, et j’espère qu’il me reste des champs en jachère à explorer, j’aimerai m’attarder ici sur celui du leadership.
Parlons donc un peu de chevaux. La première chose à savoir quand on parle de chevaux, c’est que ce sont des animaux à l’instinct grégaire, c’est-à-dire qu’ils vivent en groupe, en troupeau. Pourquoi est-ce important ? C’est tout bonnement le premier fondement de l’équi-coaching. Le cheval vit en groupe, il cherche à communiquer avec ses congénères, c’est par ce biais là que nous pouvons l’atteindre, entrer en communication avec lui. En nous plaçant à son écoute, nous nous offrons cette rencontre, cette communication nouvelle, ce partage.
Le deuxième paramètre qui retient toute mon attention dans la rencontre avec le cheval, c’est sa position naturelle de proie. En effet, en tant qu’herbivore, il se trouve assez bas dans la chaine alimentaire. Face au danger, son instinct lui dicte la fuite, il reste pour cette raison constamment en alerte. Sa seule possibilité pour relâcher son attention vient du groupe, il est reposant et rassurant pour lui de se mettre sous la « protection » d’un leader. Sa survie en dépend.
Du fait de cette survie, le cheval n’est en aucun cas prêt à suivre n’importe quel leader. le premier point important, c’est que ce leader sera choisi par le groupe, et non imposé par un caractère plus fort et démonstratif de cette force. Ensuite, ce leader va être testé, en permanence, car le cheval doit savoir à tout moment si son leader est toujours digne de confiance.
Ca y est, nous y voilà, la confiance. C’est cette confiance qui est le socle du leadership équin. Le leader, pour être suivi, doit avoir la confiance du groupe, mais pour cela, ne doit-il pas également accorder sa confiance à chacun ? Car la confiance est une histoire de réciprocité. Le leader n’est pas le chef absolu, dans un troupeau d’équidé, chacun a un rôle bien défini. Celui qui connait l’herbe la plus verte, le responsable de l’eau, les éclaireurs qui alertent de potentiels danger… le leader supervise de loin, il n’intervient qu’en cas de besoin, essentiellement en cas de danger ou pour régler un conflit interne. Le groupe fonctionne sans son intervention grâce à une confiance réciproque, et s’en remet à lui pour sa survie.
En entrant dans le monde de l’équin, et afin de communiquer avec lui, notre place est celle du leader. Comme je l’ai dit plus haut, ce leader ne peut s’imposer, c’est par la confiance et la clarté de sa communication, la justesse de ses actes, que le cheval le reconnaîtra comme leader potentiel. Ce fonctionnement de l’équin nous ouvre les portes d’une nouvelle communication, d’un travail sur la confiance, et place le leadership équin comme modèle de travail du leadership d’entreprise.
La confiance, l’écoute, la recherche d’amélioration continue (notamment dans sa propre communication), joli programme finalement ! Car oui, l’équin sait nous humaniser !
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La peur donne des ailes. Ah oui, c’est prouvé ?
Je vous propose un petit retour en enfance avec les normands de Goscinny et Uderzo. Rappelez-vous de ces guerriers aux noms qui finissent par « af », qui boivent dans des cranes et nappent tous leurs plats de crème, qui invoquent Odin et Thor et s’assomment à tout bout de champ, eux qui ne connaissent pas la peur, et qui enragent d’être ignorants en la matière. Pourquoi ? Mais parce que la peur donne des ailes !
Alors, cette peur, donne-t-elle des ailes ou nous cloue-t-elle au sol ?
Mis à part ce côté ailé, planant et plumeux qui, hors contexte, me renvoie à un rêve éveillé : une flânerie dans une cotonnade de nuages, on se rapproche de la chute libre (peut-être de la peur, finalement), il est vrai que cette peur n’est pas la plus attrayante des émotions.
Alors si je questionne un peu autour de moi sur les effets et les ressentis de chacun face à la peur, je vois que les réactions sont multiples et varient en fonction du déclencheur même de la peur. Une frayeur surprenante, comme l’apparition soudaine d’un serpent peu avoir un effet tétanisant. La peur face la pente trop raide d’une piste de ski peut donner envie de « vite passer ce moment » mais elle est parfois bloquante et coupe les jambes, on croise parfois des skieurs débutants qui déchaussent et décident de finir les skis sous le bras. Si l’on parle d’angoisses, de peurs existentielles, certains se renfermeront sur eux-mêmes dans une forme de dépression et d’inactivité quand d’autres puiseront en eux une énergie nouvelle qui les poussera à s’agiter et à agir. Pauline me raconte : lorsque sa fille a eu un accident de voiture (elle se trouvait au bout de la rue dans un état critique), elle est sortie en pyjama, en pleine nuit, elle n’a jamais couru aussi vite que pour aller la retrouver, en haut de cette rue (qui monte), elle n’a d’ailleurs jamais eu aussi peur, et oui, cette nuit-là, la peur lui a donné des ailes.
Gérard Guerrier, l’auteur du livre Eloge de la peur, a interviewé, au sujet de la peur, de nombreux sportifs de l’extrême. Etonnamment, il découvre lors de ces entretiens, que ces extraordinaires aventuriers ne sont pas exempts de peur. Il apparait même qu’ils sont très conscients des risques qu’ils prennent et qu’ils ressentent face à ces risques parfois des angoisses, des peurs. On peut alors se poser la question : pourquoi se mettre dans ces situations de stress ? Un besoin d’adrénaline peut-être ? Guerrier relate que leur motivation première est à chercher dans « le bonheur de la découverte, le plaisir de la glisse, l’envie de repousser ses limites ». Il ajoute : « En somme, c’est la dopamine, l’hormone et le neurotransmetteur de la récompense, que l’on recherche. » La dopamine, donc, serait la clé…
Mais qu’est-ce au juste, que cette dopamine ? Une hormone, ça, on l’a compris, mais comment fonctionne-t-elle et que nous apporte-t-elle ? Quelle est cette « récompense » ? Voici pour commencer la définition du Larousse : « Dopamine : nom féminin, Neurotransmetteur du groupe des catécholamines, précurseur de la noradrénaline, jouant dans le cerveau un rôle fondamental pour le contrôle de la motricité et utilisé en thérapeutique pour son action stimulante sur le système cardiovasculaire. » Cette dopamine est aussi appelée hormone du plaisir. En effet, elle est produite lors d’activités physiques et permet d’augmenter la motivation, de diminuer le stress et provoque une sensation de satisfaction. Elle agit dans ce qu’on nomme le circuit de la récompense (dans le cerveau). Le rôle de ce circuit de la récompense est de favoriser les comportements utiles à notre survie, il nous incite donc à reproduire et rechercher les situations qui nous ont données du plaisir. Finalement, si l’on prend l’exemple d’Alex Honnold, cet homme qui a escaladé (sans corde) El Capitan dans la Vallée de Yosemite en Californie (entre autre), cette dopamine, produite lors de chaque effort physique (et se hisser en haut d’un rocher de 975m par la force de ses bras, c’en est un !), en plus de diminuer son stress et d’augmenter sa motivation, lui procure un sentiment de satisfaction. Ainsi, en schématisant, lorsqu’il a réussi cet exploit, ce circuit de la récompense reconnait cette expérience comme une expérience qui lui a donné du plaisir et l’incite donc à rechercher des situations analogues. Lors d’une interview , il confie au National Geographic : « Je ne fais ça que pour mon propre plaisir. Si j’ai peur, soit je passe plus de temps à me préparer, soit je ne le fais pas. J’ai fait des voies où je me suis retrouvé en train de me demander ce que j’étais en train de faire là. Alors je suis redescendu et je suis rentré chez moi. »
Et l’adrénaline alors ? L'adrénaline joue également le rôle de neurotransmetteur au niveau du cerveau, elle est sécrétée lors d'un stress et provoque l’accélération du rythme cardiaque, une dilatation des bronches et une libération de sucre dans le sang afin de fournir à l’organisme l’énergie dont il a besoin pour contrer la menace. C’est l’adrénaline qui nous donne des ailes ! En réalité, elle nous prépare au combat ou à la fuite. Alors, pour ces sportifs de l’extrême ou pour apprivoiser ses peurs, elle n’est peut-être pas la plus utile. Et finalement, elle n’est peut-être qu’un supplément à apprivoiser.
Car enfin, comment faire avec ces peurs qui nous font peur ? Car c’est bien là le nœud du problème, nous ne voulons généralement pas être confrontés à nos peurs car elles provoquent en nous des sensations désagréables, des sensations que nous craignons de rencontrer, et finalement, cette peur nous fait peur. Mon fils de 4 ans tremblait devant un dessin animé l’autre jour (il faut dire que Yakari était emporté par la Rivière de l’Oubli, séparé de Petit Tonnerre et d’Arc-en-Ciel, englouti par des tourbillons d’eau). Je lui demande : « Tu as peur ? », il me répond par la négative, alors je lui fais remarquer qu’il tremble et il me dit : « J’ai peur d’avoir peur ». La seule issue me semble donc être d’apprendre à apprivoiser nos peurs. Au même titre que nos autres émotions, d’ailleurs, et c’est en les conscientisant, en apprenant à mieux nous connaitre aussi, que nous pourrons les comprendre et ainsi agir, non contre elles, mais avec elles.
Chacun a certainement ses propres exemples. Lorsque je me retrouve au bout de la piste, ma perche posée sur l’épaule, je sens parfois cette pointe de peur qui me chatouille insidieusement la nuque. Je sais alors qu’il est temps d’empoigner cette perche et de m’élancer sur la piste. J’ai entendu cette peur, son message, je peux lui opposer la justesse de mes marques, mon expérience (si je me laisse envahir par la peur, je ne pourrais pas sauter). Et lorsque je renverse, que je pousse mon corps le plus haut possible, lorsque je redescends et que je retombe sur le tapis, là, ce n’est plus l’adrénaline qui me tient mais bien cette dopamine, et je n’ai qu’une envie, sauter encore une fois.
Si la peur est une émotion qui sait prendre le dessus sur toutes les autres émotions, elle nous laisse pourtant libre d’une chose : apprendre à la connaitre. La reconnaitre, l’accepter, l’apprivoiser, un chemin pour ne plus avoir peur de nos peurs.
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L’écologie est déprimante. Elle a un effet rebutant. Son discours moralisateur fait fuir.
Comment agir, et pourquoi, lorsque tout ce que l’on peut mettre en place paraît si insignifiant ? Si la cause est perdue d’avance ?
L’écologie, ça fait penser à quoi ? « fais pas si, fais pas ça », « quelque chose de vert ? », « un parti politique », « transition écologique », « sauver la planète »…
Stop ! Sauver la planète, je suis là, je vote pour ! Parce que ça, ça fait envie ! On aurait l’impression de faire quelque chose, d’être utile, d’avoir un vrai impact, une mission !
Alors, pour mieux comprendre de quoi on parle, et accorder nos violons, revenons au vocabulaire et regardons d’un peu plus près ce que nous dit le Larousse.
- L’écologie est une « science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu'avec les autres êtres vivants ». En grec ancien, « oikos » signifie « maison » et « logos » science. Il s’agit alors d’une science de l’habitation c’est-à-dire une étude des habitats naturels.
- Quant à l’écologisme, c’est une « position dominée par le souci de protéger la nature et l'homme lui-même contre les pollutions, altérations et destructions diverses issues de l'activité des sociétés industrielles. (L'écologisme a pris à partir de 1980 une réelle importance politique, d'abord en Allemagne, puis en France et dans l'ensemble de l'Union européenne. Dans les années 1990, son influence s'est concrétisée par la participation de partis écologistes dans plusieurs gouvernements européens.) »
Si le terme écologie est le plus usité pour traduire ce souci de protection de la nature, le mot juste est écologisme. Bon, écologie, écologisme, environnement, habitat des êtres vivants (dont nous faisons partie), tout ça, c’est très clair.
Passons maintenant à la décroissance. Ah ! quelle trouvaille que ce mot-là ! Si nous nous sommes habitués à ce mot, il n’en est pas moins déplaisant. Comment pouvons-nous nous imaginer décroitre, alors que chacun, il me semble, cherche à s’améliorer, à progresser tout au long de son existence. (car sinon, que faisons-nous là ?) C’est en tous cas dans cette direction que j’avance, vers ma propre croissance. Et elle n’a rien à voir avec la surconsommation. C’est une croissance intérieure, qui concerne mon esprit. Alors la décroissance, non merci ! Pourtant, il faut bien opposer un terme à celui de « croissance économique », mais je doute de l’attrait motivationnel de ce préfixe plutôt désobligeant, déplaisant, désagréable ou disgracieux, détestable et peut-être même, pour finir, désastreux.
Une nouvelle croissance ne serait-elle pas à envisager ? Et si nous inventions, chacun, individuellement, ensemble, notre écologie ? Une écologie à notre mesure. Car c’est à nous, humains, chacun dans notre humanité de rendre l’écologie plus attrayante.
Si nous remplacions cette écologie faite de menaces, de culpabilité et d’interdits par une écologie de raison, de motivation, de créativité. Une écologie forte faite des forces de chacun, d’actions volontaires et réfléchies. Un éveil des consciences qui offre l’implication de chacun.
Parlons un peu de confiance. Et de beauté ? C’est Charles Pépin qui y consacre un chapitre, à cette confiance dans le beau. Il nous parle de beau dans la musique, dans l’art pictural, mais surtout, surtout dans la nature. L’émerveillement devant un coucher de soleil, devant une plage, une montagne, un paysage. Et la confiance de notre jugement « c’est beau » à ce moment-là. Et il va encore plus loin, cet émerveillement, nous donne plus de confiance, nous offre la possibilité de prendre des décisions. Alors, je regarde par ma fenêtre ce ciel cotonneux rougi du soleil levant, et je peux dire « c’est beau », j’acquiesce car cette nature est aussi en nous, autant que nous sommes en elle. C’est un sentiment de plénitude, je le ressens dès que j’entends les vagues de l’océan, lorsque les embruns salés viennent fouetter mon visage, face au pierrier escarpé qui habille la montagne, par l’accueil souple et froid du sable sous mes pieds. Chacun de nous s’expose à ce sentiment en s’exposant à la nature. Cette confiance que nous offre la beauté, en particulier la beauté de la nature, ne serait-elle pas un levier motivationnel pour ouvrir sa conscience à la préservation de celle-ci ? Une envie irrépressible de mieux lui rendre ce qu’elle nous offre ?
Pour finir, j’aimerai citer Cyril Dion, une vision plus optimiste de l’écologie, « partout dans le monde, des solutions existent ». Il semble humainement possible de créer une écologie heureuse, d’inventer de nouvelles façons de faire plutôt que de s’interdire de faire. Regarder le beau, se laisser émerveiller, ne serait-ce pas un premier pas ?
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Vous allez souvent chez le coiffeur ? Et de quoi parlez-vous ? De choses et d’autres… peut-être que vous ne vous en souvenez pas précisément.
Et si on commençait par un petit plongeon dans l’univers Murakami ? A priori, on ne peut pas dire que la banalité soit le reflet de ses romans. C’est pourtant entre rencontres insolites et dialogues de l’absurde (bien loin d’être absurdes en réalité) que l’on rencontre ce genre de langage phatique bien courant dans la vie quotidienne.
« Autour de nous, les gens dans les bus ou au volant de leur voiture écarquillaient de grands yeux en voyant notre monstrueuse voiture. […]
- Ça bouchonne drôlement ! dis-je.
- Eh oui, fit le chauffeur. Mais de la même manière que le jour toujours se lève au bout de la nuit, l’encombrement de la circulation n’est jamais sans fin. »
Ah oui, ce langage phatique amélioré par la verve Murakamienne, un peu décalée, un soupçon poétique ! Un peu plus tôt dans ce même dialogue, un autre échange qui n’a pour but que de créer du lien social, je vous le partage.
« - Vous aimeriez un peu de musique ? demanda le chauffeur.
- Excellente idée, dis-je. […]
- Dites donc, demandais-je au chauffeur, vous connaissez le nombre π ?
- Le fameux 3,14 ?
- C’est bien ça. Jusqu’où vous pouvez aller dans les décimales ?
- J’en connais les trente-deux premières, dit-il comme si de rien n’était […] »
Peut-être ne partez vous pas dans l’évocation du nombre π, comme ce personnage de roman, lorsque vous rencontrez quelqu’un. Toutefois, ne vous arrive-t-il pas de commenter le temps, la circulation, d’évoquer les dernières informations diffusées à la radio lorsque vous aller acheter votre pain ? Car le langage nous sert à exprimer nos idées, nos réflexions, à partager notre point de vue et nos émotions, mais aussi, et en tout premier lieu, à créer un lien. C’est une ouverture vers l’autre, un partage, la création du lien social.
Ce langage phatique, donc, s’il peut paraître fade ou creux, est en réalité une base qui a son importance et dont on doit tenir compte si l’on veut communiquer avec nos semblables. Le linguiste Roman Ossipovitch Jakobson décrit, dans son schéma (schéma de Jakobson, voir ci-dessous), six fonctions du langage : la fonction expressive, la fonction conative, la fonction phatique, la fonction métalinguistique, la fonction référentielle et la fonction poétique. Ces différentes fonctions se mêlent et se superposent. Celle qui nous intéresse dans cet article est cette fonction phatique qui agit comme lien social.
Le Larousse nous donne la définition suivante : « Phatique : adjectif, se dit de la fonction du langage lorsque celui-ci ne sert pas à communiquer un message, mais à maintenir le contact entre le locuteur et le destinataire. » Si nous reprenons les exemples cités plus haut, l’échange autour des embouteillages ainsi que la proposition de diffuser de la musique et l’abord du nombre π, nous voyons qu’il s’agit bien de maintenir le contact. D’ailleurs, il n’en découle ni discours, ni échange d’idée, ni émotion. Il s’agirait plutôt de ne pas laisser place au silence lors d’une rencontre assez brève avec quelqu’un qu’on connaît peu. C’est également ce langage phatique qui permet d’entrer en conversation avec l’autre. Un « Bonjour, comment vas-tu ? » n’est souvent pas une réelle question (tout dépend du contexte, si votre médecin (par exemple) vous demande « comment allez-vous ? » c’est bien sûr le moment de vous épancher !), c’est une formulation polie qui entre pleinement dans ce langage phatique. Ainsi, méfions nous de la technicité, dans le travail notamment ! Certains, trop pressés d’entrer dans le vif du sujet, soit par crainte de perte de temps, soit par crainte de perte d’efficacité, font facilement l’impasse sur cette fonction pourtant essentielle du langage. Il en est même qui la dénigrent, la trouvant trop futile. C’est pourtant cet art du phatique qui nous permet de créer une voie, un pont, en direction de l’autre, nous offrant ainsi un canal pour une conversation plus factuelle.
Une fois établie l’importance de ce bavardage superficiel, il reste encore un point important le concernant que je voudrai aborder. En effet, toute la subtilité de la chose vient de la façon d’aborder ce langage. C’est l’histoire de Clara, une jeune femme d’une gentillesse absolue mais qui n’a de cesse de s’égarer dans un langage phatique, il en ressort des conversations qui n’en sont pas car il n’existe aucun message à faire passer autre que celui sous-jacent de créer un lien (peut-être est-elle constamment à la recherche de ce lien social ?). Il s’agit avant tout d’équilibre. Le langage phatique ne sert qu’à introduire une conversation factuelle, à meubler un vide, à recréer un lien pendant la discussion. Il ne peut en être le centre. Je pense également à Jean, aide-soignant en EHPAD, qui lui est un véritable artiste de la conversation et du lien social. Il a cette faculté, innée ou travaillée, qui lui permet d’entrer en contact avec n’importe quel être humain, je crois. Il rejoint les personnes âgées dans leurs souvenirs, leur offrant l’accroche de leur jeunesse et de leur monde, pour les ramener dans le présent. Il s’adresse à ses collègues d’une toute autre façon, avec humour et bienveillance, technicité et enthousiasme. Les visiteurs sont des invités vers lesquels l’ancrage du présent météorologique ou télévisuel permettra d’introduire le présent des besoins du proche dont il s’occupe. Il jongle avec ce langage phatique et tous ses rapports sociaux sont d’une sérénité déconcertante, alors que certains et certaines de ses collègues n’ont que des contacts houleux avec la vieillesse. Jean a cette capacité d’adaptation du langage, et cette agilité à en changer constamment. Cette adaptation selon le destinataire, est également à la base d’une bonne communication. Elle prédit la création d’un réel lien social.
Pourquoi certains sont à l’aise dans ce langage phatique et d’autres non ? Je vois plusieurs raisons à cela. Certains sont à l’aise en société, et pour ceux-là le babillage est naturel. Si vraisemblablement ce lien social répond à un besoin, cet emploi facile du langage phatique est aussi une preuve de confiance en soi. En revanche, concernant les personnes pour lesquelles le lien social est moins attractif, cet usage est un vain caquetage. Certains, je pense notamment aux sujets de troubles du spectre autistique (mais ils ne sont pas les seuls), n'en comprennent pas les codes. Pour d’autres, cela parait futile dans une situation donnée, par exemple au travail, focalisés qu’ils sont sur leur technique, alors que dans leur vie personnelle, en soirée entre amis par exemple, ils maitrisent les jeux de langage. D’autres encore mélangent avec prestance les différents langages dans leur travail, alors que dans leur vie personnelle, dès qu’on ne touche pas à leur sujet de prédilection, ils sont incapables de jouer ce jeu. Nous pouvons, je crois, faire un réel lien avec la confiance en soi. Si quelqu’un est sur de lui dans une situation donnée, qu’il n’a pas de crainte de représailles, ou que celles-ci lui apparaissent sans importance, alors ce langage phatique s’invitera sans même qu’il s’en aperçoive. Un petit clin d’œil à votre coiffeur. Par contre, dans une situation de stress, une situation dans laquelle la confiance en soi fait défaut, le manque de phatique peut transformer une conversation agréable et fluide en une énumération indigeste et sans vie. Lors d’un manque de confiance, si la technique rassure, elle est pourtant un piège. Un piège qui nous isole et nous fait passer à côté du social. C’est pourtant grâce à ce lien social que nous pourrons faire passer notre technique, que le message sera entendu. Alors, une suggestion ? Prendre son temps, prendre le temps du bavardage, prendre le temps que nous offre le langage phatique, car il est bien souvent bon payeur.
L’humain (dans sa majorité) a besoin de social, et le langage technique, pour être apprécié et atteindre son but, gagne à s’enrober de phatique.
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Alors que Jérôme, cadre expert arrivé dans son entreprise à la sortie de son école d’ingénieur, a bientôt 40 ans, il travaille en moyenne 54h par semaine. La semaine dernière, il a battu son record. Alors qu’il n’avait pas de jour de congé, il a travaillé 46h, seulement (et oui, on parle en record négatif !). Il faut dire que sa compagne et lui avaient le Covid, c’était leur tour. Télétravail et les enfants à la maison, il fallait bien s’en occuper, et la fièvre, la fatigue, il a bien fallu freiner un peu. Il faut dire également, que dans le décompte de ses heures de travail, Jérôme oublie qu’il n’est pas rare qu’il se remette sur l’ordi quand la famille est couchée. Résultat ? Jérôme est généralement stressé, chroniquement fatigué, irritable bien trop souvent, attentif à sa famille bien trop rarement, et sa passion pour le vélo se résume à encourager les coureurs du tour de France quand ils passent dans sa région. Son vélo à lui roule 10 fois par an, dont une fois pour la sortie annuelle de l’entreprise. Il avait bien pensé, il y a quelques années, aller au travail en vélo. Il l’a même fait une semaine, ou plutôt, il a voulu le faire une semaine mais la semaine s’est transformée en un jour (pas de sa faute, le lendemain il était en déplacement, le surlendemain il pleuvait, ensuite il ne sait plus…). Finalement, il commence trop tôt, finit trop tard, pas le courage. Est-ce qu’il est heureux ? Drôle de question. Ça fait bien longtemps qu’il ne se l’est pas posée.
Mais quoi ? C’est pourtant là qu’il passe le plus clair de son temps !
Et il n’est pas le seul, loin de là. Selon une étude réalisée par l’INSEE, 40 % des cadres dépassent les 40 heures de travail hebdomadaires, et 24 % les 45 heures. Cette même étude montre que 40% des cadres sont employés au régime du forfait, et que leur temps de travail n’a baissé en moyenne que de 75h par an depuis 1970, contre 250h pour l’ensemble des salariés à temps complet. Les chiffres publiés par Cadreo sont encore plus éloquents : « plus de la moitié des cadres travaillent au moins 52h par semaine […] un tiers d’entre eux débutent leur journée dès 7h35 pour la finir vers 20 heures. 13% des cadres restent tout de même 62 heures par semaine au bureau. » Qu’est-ce qui cloche ? Sommes-nous comme les compagnons de Blanche-neige, à creuser indéfiniment la roche à la recherche d’un trésor (quand pourtant ils chantent que ces trésors sont sans valeur) ? Ou comme le « pauvre Martin » de Brassens, à « creuser lui-même sa tombe » ?
Alors quoi ? Gagner plus d’argent, ce serait cela ? Lorsqu’on se penche sur cette question de l’argent, je veux dire « beaucoup d’argent », on peut prendre l’exemple d’un gagnant du loto, de nombreux exemples montrent que cet argent en masse n’est finalement pas aussi heureux que l’on pouvait l’espérer. Changement de comportement de la famille et des amis qui espèrent (parfois inconsciemment, tout le monde n’est pas cupide) en tirer un bénéfice, changement de niveau de vie qui rompt le partage des loisirs avec les amis (ceux-ci ne pouvant plus suivre financièrement), désynchronisation avec son entourage (y compris les proches)… bien souvent, la vie devient bien compliquée. A quoi bon, donc, amasser de l’argent ? Car est-ce l’argent qui est important ou ce qu’il nous permet de faire ? Retournons-nous sur nos vies et regardons ce qui nous importe, ce qui nous plait, ce qui nous tient, avons-nous besoin de plus d’argent ? Pour certains, la spéculation pure est sans doute assez motivante pour y consacrer sa vie. Pour autant, Jérôme aurait-il choisi la bonne voie pour cela ? Je pense que non, et il le sait aussi. Il y a donc forcément autre chose. Le choix d’un niveau de vie « confortable » peut-être.
Qu’avait-il en tête, notre Jérôme, lorsqu’il s’est inscrit en prépa ? Une idée précise de ce qu’il allait trouver au bout de la route de ses études ? Peut-être suivait-il seulement la voie toute tracée des bons élèves. Le rêve de ses parents, ou celui que la société avait conçu pour lui et ses semblables. Combien de jeunes étudiants suivant un parcours dans l’ingénierie ont une vision précise de ce que va être leur avenir, leur quotidien professionnel ? Et si la motivation sous-jacente de répondre à ce que l’on attend d’eux peut être assez impliquante pour les tenir le temps des études, elle s’évapore comme neige au soleil au fil des années suivantes. Le besoin de sens se fait alors sentir. Et si Jérôme, pris par ses journées, semaines, mois, années de travail intensif n’a pas pris le temps de se poser cette question fondamentalement humaine du bonheur, son mal-être par manque de sens n’en est pas moins présent. Et, enfoui sous le tapis, il dépasse un peu quand même.
Alors ce niveau de vie « confortable », on en fait quoi ? Commençons par ce terme : confortable. Selon la définition du Larousse : « Qui procure le confort, qui contribue au bien-être ». Nous y voilà, le retour du bien-être ! Et notre Jérôme qui s’est un peu perdu sur ce chemin du bien-être, égaré tout du moins. Car c’était vraisemblablement ça, sa première motivation, un travail qui lui procure du bien-être. Ne courons-nous pas tous après le bonheur ?
La question est donc la suivante : quel sens voulons nous donner à notre vie ? Et comment intégrer notre travail à ce sens ? Dans quelle mesure pouvons nous être alignés au travail et globalement dans notre vie et le sens que nous lui avons donné. En quête d’un alignement qui nous mène sur la voie du bonheur.
En tant que coach, je pose cette question à Jérôme, et je vous invite à vous la poser également, vous qui comprenez son vécu. Qu’est-ce qui compte pour toi dans la vie ? Une façon de le reconnecter à ses propres valeurs, à ses propres besoins, à ce qui compte vraiment. Puis, qu’est-ce que tu retrouves de cela dans ton travail ? Cette fois, pour lui permettre de créer un lien entre les différentes facettes de sa vie, lui permettre de se réaligner, mettre en phase ses valeurs et celles de sa vie professionnelle.
Et si Jérôme trouve du sens dans son travail, celui-ci n’en sera que plus efficace. Sa motivation se verra nourrie et renouvelée, son implication sera décuplée, son bien-être déteindra sur ses collaborateurs.
Car oui, n’oublions pas le côté humain. Les cadres travaillent rarement seuls, les échanges interpersonnels sont donc très importants. Préférez-vous travailler face à quelqu’un d’irritable ou avec quelqu’un qui se montre impliqué et bien dans ses baskets ? Le bonheur de chacun est affaire de tous. De plus, il se répercute sur notre propre bien-être. Alors lorsque, comme Jérôme, nous passons tant d’heures au travail, n’avons-nous pas besoin d’y être un peu heureux ?
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Cap ou pas cap ? La génération Y pense immédiatement à cette boîte métallique représentant un manège. C’est que notre adolescence a été marquée par le film de Yann Samuell, et l’interprétation audacieuse et cruelle de Marion Cotillard et Guillaume Canet (Jeux d’enfants). Pourquoi ces défis ? Et surtout jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour les relever ?
La première question pourrait être celle-ci : que représente le défi ? Si pour les enfants, le défi est un jeu, il est aussi une façon d’entrer dans un groupe ou de montrer son courage. Une épreuve source de reconnaissance, offrant l’appartenance, cette chose immatérielle que nous recherchons tous.
En analyse transactionnelle, Eric Berne parle de strokes pour qualifier les signes de reconnaissance que nous recevons dans l’enfance. Ces strokes peuvent être positifs ou négatifs, des encouragements ou des remarques moins obligeantes, mais ce qui est caractéristique, c’est que mieux vaut des strokes négatifs que pas de strokes du tout. C’est-à-dire, mieux vaut se faire réprimander, n’avons-nous pas tous croisé cet enfant (insupportable au demeurant) qui fait continuellement des bêtises afin d’attirer l’attention de ses parents vissés à leur smartphone, que d’être ignoré. En effet, ces strokes négatifs n’en restent pas moins des marques d’attention, une façon de se voir exister aux yeux de l’autre. Car n’est-ce pas ça, en réalité, qui nous préoccupe : exister ?
C’est dans les années 50, que le psychiatre René Spitz a étudié le comportement de l’enfant de moins de 2 ans lorsque celui-ci est séparé de sa mère. En étudiant le comportement psycho-affectif d’enfants nés de mère en prison et ne les voyant que la journée, ainsi que d’enfants placés en orphelinat et n’ayant aucun lien affectif (soins anonymes), il décrit ce qu’il nomme hospitalisme : « état dépressif qui se manifeste chez certains enfants séparés précocement de tout lien d’affection ». Cet état dépressif du petit enfant privé de sa mère se décompose, selon Spitz, en 3 stades. Une première phase de pleurs, dans l’espoir vain de faire venir la mère. Une deuxième phase qui est celle du « glapissement », on y dénote une perte de poids et un arrêt du développement de l’enfant. La troisième phase est celle du « retrait », elle est caractérisée par le refus du contact et abouti à la dépression anaclitique. Enfin, Spitz décrit une dernière et ultime phase, celle du « marasme » qui conduit le nourrisson à la mort. Cette dépression anaclitique évolue, toujours d’après les travaux de Spitz, sur une période de trois mois au-delà de laquelle elle laisse des séquelles irréversible. Nous voyons bien ici l’importance des marques affectives, de ces strokes donc, dont nous parlions plus haut. L’humain est tel, donc, que dès la naissance, il se nourrit de reconnaissance. Nous pouvons même dire que c’est un besoin fondamental, puisque l’absence de ces marques de reconnaissance affective peut conduire le nourrisson à la mort.
Sans aller aussi loin que dans cette étude, dans un contexte moins extrême, évoquons les conséquences d’un manque de reconnaissance dans l’enfance. A l’âge adulte, il est évident qu’il en reste des séquelles. En effet, l’identité se construit durant l’enfance par l’estime de soi, la confiance en soi (qui passe déjà par la reconnaissance des autres), et bien sûr ces fameux strokes. Ainsi, lorsqu’un enfant trouve facilement sa place dans une famille (donc lorsqu’on lui accorde cette place), lorsqu’on lui donne des signes de reconnaissance, son adaptation pour ensuite, à l’âge adulte, entrer dans un groupe, avoir une vie sociale épanouie, est favorisée. Si, au contraire, l’enfant ne trouve pas sa place (parce qu’on ne lui fait pas de place, volontairement ou non, et consciemment ou non), s’il ne peut pas sentir de signe d’appartenance dans son enfance, il sera vraisemblablement en recherche constante de ces signes, et même les trouvant, ne s’en sentira encore pas satisfait. Pour illustrer cela de façon concrète, j’évoquerai ici les enfants de Moonrise Kingdom (chef d’œuvre cinématographique de Wes Anderson). Sam, orphelin passant de famille d’accueil en famille d’accueil et Suzy, invisible dans sa propre famille, et leur besoin de former un tout, ce besoin d’appartenance qui les lie l’un à l’autre, et qui les liera à un autre protagoniste également, adulte celui-ci, le Captain Sharp et son non moins grand besoin d’échapper à l’anonymat.
Ce besoin de reconnaissance nous pousse parfois à faire des choix que nous n’aurions pas faits face à nous même. Ainsi, le choix, dans l’exemple du « cap ou pas cap », en est-il vraiment un ? Certains psychologues ayant questionné des enfants ont remarqué que pour ceux-ci, le « pas cap » n’était pas une option. Effectivement, ce « pas cap » demande une certaine force de caractère, de confiance en soi, car c’est une forme d’affirmation d’indépendance dans un jeu qui se veut souvent le rite d’intégration dans un groupe. Ce « pas cap » est le risque de ne pas être reconnu par le groupe, voilà pourquoi, dans les cours d’école, le choix n’en est pas vraiment un, en tous cas pour la majorité des enfants.
Alors, adultes, dans notre vie professionnelle, questionnons-nous. Ne serait-il pas temps de s’affirmer ? De déroger à cette implacable envie de reconnaissance ? Et si c’était en conscientisant nos besoins de strokes que nous pouvions y échapper ? Relever nos propres défis plutôt que ceux imposés par d’autres, ça ce serait engageant !
A vous, maintenant : cap ou pas cap de choisir par vous-même votre prochain défi ?
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La gémellité est une chose étrange. Presque magique. Une sorte de synchronisation exacerbée.
La question pourrait être la suivante : les neurones miroirs des jumeaux exercent-ils un reflet plus lumineux ? Vous en conviendrez avec moi, la vanité (dans son sens premier, en référence à quelque chose de vain, dépourvu d’intérêt et de sens) de cette question est au paroxysme de l’absurdité. Posons la question autrement, donc, qu’est-ce qui fait que les jumeaux cultivent ce sentiment de proximité (ce qui permet à leurs neurones miroirs de bien fonctionner) ?
Mais, au fait, savez vous de quoi je parle ?
Prenons un exemple : j’ai 40 ans, mon frère aussi bien sûr, puisqu’il est mon jumeau. Pourquoi est-ce que je vous parle de mon âge ? Pour vous donner le contexte, mieux planter le décor, si vous voulez. Nous avons donc 40 ans, et cela fait 20 ans que nous ne vivons plus sous le même toit. La moitié de notre vie, finalement. Et lorsque nous nous retrouvons, pas si souvent que ça, et nous ne communiquons presque jamais en distanciel, nous sommes toujours capables de ressentir ce que ressent l’autre, de partager ce ressenti sans en parler, ou de finir la phrase commencée par l’autre. C’est une sorte d’alignement à deux. Comme si nos chemins, pourtant différents et bien distincts dans notre présent, se rejoignaient, se confondaient même, lors de chaque rencontre.
D’où vient ce phénomène ? Et on pourrait pousser plus loin, car il existe de nombreux exemple de ressenti simultané à distance, mais je préfère ne pas m’engouffrer dans ce débat pour l’instant. Gardons les pieds sur terre, restons calmes.
Parlons donc un peu de synchronisation. Et revenons aux émotions et à la communication émotionnelle. Une étude menée à l’université d’Aalto (Finlande), par le professeur Lauri Nummenmaa (entre autres), a montré que lorsque des individus partagent un même état émotionnel fort, il se crée un schéma mental dans leur cortex somato-sensoriel qui facilite leur compréhension des intentions et des actions des autres et leur permet de se synchroniser avec eux. Cette synchronisation facilite l'interaction sociale et la cohésion du groupe.
Si je crée un parallèle avec mes jumeaux, et il me semble évident, le partage de leurs émotions de part leur proximité dès avant la naissance (si tant est que le fœtus ait des émotions, mais c’est un autre sujet), ou plus concrètement (pour mettre tout le monde d’accord) depuis la naissance, crée en continu cette synchronisation durant l’enfance, en particulier la petite enfance. En effet, lors des apprentissages, l’un prend exemple sur l’autre et inversement, c’est là que les neurones miroirs interviennent également, pour marcher, se lever, parler (il est remarquable que les jumeaux s’inventent bien souvent un langage propre), compter, et prendre toute leur autonomie de jeune enfant.
Si cette communication émotionnelle et cette synchronisation est facilement palpable dans cette notion de gémellité, elle n’en est pas moins réelle dans toutes nos relations aux autres. C’est en apprenant l’empathie et en acceptant l’expression de nos états émotionnels, par l’amélioration de notre intelligence émotionnelle que nous pouvons trouver cette synchronisation, car c’est bien elle qui crée le groupe et ce sentiment d’appartenance à celui-ci, essentiel dans notre vie sociale.
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